Des responsables des territoires en Judée Samarie et du Commandement du Centre ont reçu ce matin une déclaration résumant les enseignements tirés des instructions données hier soir par le président de l’Autorité palestinienne, Abu Mazen, concernant la cessation de la sécurité et la coordination civile avec Israel.
« La coordination civile ne sera en aucun cas effectuée avec les israéliens « , a déclaré Abbas. Les demandes de renseignements émanant de responsables palestiniens ont indiqué que si un événement grave lié à la sécurité (attentat par exemple), ce dernier devrait être organisé en coordination qu’avec la Croix-Rouge, et non directement avec Israël.
Le commandement central estime que la décision de l’Autorité palestinienne est destinée à freiner la décision israélienne d’annexer la Judée-Samarie. « Les attaques contre des civils et des soldats reprendront à la suite d’une perte de contrôle ou d’un manque de coordination. Il est clair pour tous que l’armée israélienne devra retourner en territoire palestinien sans en avoir le choix. C’est la dernière chose que l’Autorité palestinienne voudrait.
Dans le test de réalité, les décisions d’Abou Mazen sont liées aux déclarations du Roi Abdullah de Jordanie et d’autres responsables du Moyen-Orient qui se sont opposés à l’application de la souveraineté de « l’accord du siècle » de l’administration Trump.
Cependant, on estime que l’Autorité palestinienne n’a pas l’intention de stopper tous les moyens de communications et, dans des cas exceptionnels, des décisions seront prises pour éviter toute détérioration de la situation (comme une intifada).
Par exemple, si des civils pénètrent accidentellement dans des villes et des villages palestiniens sécurisés, ils les ramèneront en Israël. Le commandement du centre estime qu’Abou Mazen appelle à une implication internationale, mais souligne également que le retour à la routine et la reprise des négociations n’auront lieu qu’après l’annonce par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Benny Gantz de l’arrêt du plan d’annexion.
La coordination entre l’Autorité palestinienne et Israël a lieu dans plusieurs domaines.
1 – Au niveau civil, cela comprend l’octroi de permis de travailleurs palestiniens
2 – L’entrée de patients palestiniens en traitement médical dans les hôpitaux israéliens.
Du côté de la sécurité, la coopération permet aux FDI et aux forces de police des frontières d’entrer dans les zones contrôlées par les Palestiniens pour des arrestations ou des patrouilles, et de « transférer à chaud » (livraison rapide de civils qui entrent par erreur dans les zones hostiles – AB).
Dans toute la Judée Samarie, Tsahal est défini comme une ligne rouge. Un blessé ou plus grave, un mort entre les deux partis peut entraîner une aggravation de la sécurité. Un autre domaine de sécurité est le transfert d’informations d’Israël concernant des activités terroristes hostiles (AP).
Selon les responsables de la sécurité, la coordination dans tous les domaines est dans l’intérêt palestinien, car dans le cas contraire, cela nuira automatiquement aux Palestiniens. La grande question est de savoir si Abbas a pris cette décision pour une longue période, ou s’il essaie à nouveau d’augmenter la pression sur l’échelon politique à Jérusalem.
Le système de sécurité a mis en garde contre une détérioration du fait du plan de paix américain. Cependant, il n’est pas encore clair si Tsahal a réussi à assimiler les messages parmi les membres du gouvernement.
Les responsables du renseignement devront refléter la réalité à l’échelon politique, pour eviter l’escalade de la violence dans la région. D’autre part, le commandant du commandement central, le général Nadav Padan, doit se préparer à différents scénarios suite à l’arrêt de la coordination. Les semaines suivantes révéleront si la décision d’Abu Mazen va accroître la présence de Tsahal à travers la Judée Samarie, et quelles sont les chances du Commandement central de limiter les conséquences néfastes sur le terrain.