Les sondages sont fermés en Israël et le dépouillement des bulletins de vote est actuellement en cours. Mais si les sondages publiés sont exacts, il est, comme prévu, et sans aucun doute sûr que Netanyaou dirigera le prochain gouvernement.
Les résultats montrent que le Likoud de Netanyahu a réuni 31 sièges à la Knesset, bien plus que tout autre parti. Les partis qui composent l’actuelle coalition ont obtenu 61 sièges, une nette majorité. Mais Netanyahou aurait d’autres options, et les grands perdants pourraient être les partis Haredis qui pourraient se retrouver à l’extérieur de cette union.
C’est parce que le grand gagnant de l’élection s’est avéré être le journaliste Yair Lapid, laïque du Parti Yesh Atid , dont la principale mission est de changer les lois sur la conscription qui obligeraient les Juifs ultra-orthodoxe à s’engager dans les Forces de défense israéliennes.
C’est une proposition sur laquelle le Likoud et Habait Hayéoudi dirigé par Naftali Bennett pourrait facilement être d’accord. Netanyahu aurait déjà dit à Lapid de se joindre à lui dans une large coalition, qu’il préférerait sans doute à l’actuel gouvernement. C’est aussi pour la plupart des « non-haredi » une victoire.
Lapid a apparemment gagné 19 sièges, beaucoup plus que les révélations des derniers sondages. Bien que beaucoup, en particulier dans la presse étrangère, ont tendance à classer Lapid dans une faction de centre-gauche, ses positions sur les questions de sécurité et de défense sont tout à fait compatibles avec celles de Netanyahou.
Son vote ne peut pas être interprété comme une manifestation pro-paix contre Netanyahou. Au contraire, il est tout à fait dans une longue tradition de partis israéliens qui ont capitalisé sur le ressentiment séculaire contre le pouvoir des partis ultra-orthodoxes.
Mais que choisira Netanyahu ? Il y a peu de doute que le premier ministre tourne le dos à Lapid pour rejoindre les partis Shas et United Torah Judaism.
En ce qui concerne Bennett, ses résultats ne reflètent nullement les sondages qui ont fait de lui le principal favori de ces élections. Mais il est toujours dans une position très forte. Ses 12 sièges font de lui un élément essentiel pour toute coalition dirigée par Netanyahu. Il agira comme un frein à toute embardée possible vers la gauche sur le processus de paix, mais étant donné le manque d’intérêt de la part de l’Autorité palestinienne à revenir aux négociations, il a beaucoup à s’inquiéter. De plus, son parti sioniste religieux n’aura aucun mal à soutenir un changement dans les projets de lois pour imposer l’armée aux haredim.
Un autre membre potentiel du prochain gouvernement serait Tzipi Livni. Son nouveau parti Hatnua a gagné environ sept sièges. Il n’y a pas d’amour perdu entre Livni et Netanyahou, mais si elle refuse de se joindre à une coalition qui comprendrait déjà Lapid, elle sera effectivement hors de course.
Le parti qui n’est pas susceptible de se joindre à Netanyahu serait Avoda, qui a terminé avec un score fort décevant. Shelly Yacimovich sait que le seul espoir de construire son parti comme l’un des deux plus grands d’Israël est de se situer en tête de l’opposition dans la prochaine Knesset. Elle restera à l’écart.
Il ne reste pour les partis haredim de s’unir et faire tomber la frontière obscure entre ashkénaze et séfarade pour renforcer leurs idées communes : celle de continuer à garder le statut des élèves de Yechivot sans passer par l’armée. Mais la réalité sur le terrain est bien différente car Israël est un jeune et petit pays qui compte plus de 31 partis ….contrairement aux États Unis qui n’en compte que deux.