Il y a quelques semaines, le philosophe Finkeilkraut tenait à préciser aux médias que l’agression qu’il avait subi en marge d’une manifestations des Gilets Jaunes était antisioniste mais pas antisémite : « On ne m’a pas traité de sale Juif mais de sale sioniste » .

En effet, les antisémites de tout bord ont bien compris la leçon, il est interdit de dire « sale Juif » mais il n’est pas interdit de dire « Sale Sioniste » à un Juif, et cela est confirmé aussi par le marocain juif Sion Assidon qui pour rappel avait aussi manifester contre la venue du chanteur français Enrico Macias à Casablanca le 14 février 2019. Ce chanteur n’habite pas en Israel mais en France.

Aujourd’hui, « le sionisme nourrit l’antisémitisme » dans les pays arabes, explique Sion Assidon, issu de la communauté juive, qui rejette « tout amalgame entre antisémitisme et antisionisme ».

« L’antisionisme est une prise de position politique et si se déclarer +antisioniste+ est assimilé à un acte de racisme c’est grave », souligne celui qui se définit comme un « marocain arabe berbère issu de la communauté juive ».

Malheureusement, certains Juifs (peu nombreux soit) mais gauchistes vont au secours des palestiniens même si ils n’habitent pas Israel, ne comprennent pas ce conflit dans leur chair mais juste à travers des médias étrangers peu objectif avec une tendance fâcheuse à condamner Israel lors de répliques de l’armée apres des tirs de roquettes.

Sion Assidon, 70 ans « ne comprend pas » la récente proposition du président français Emmanuel Macron d’élargir la définition juridique de l’antisémitisme à l’antisionisme.

Pour rappel, ce militantisme a passé douze ans de sa vie en prison, entre 1972 et 1984, après avoir été condamné pour atteinte à la sûreté de l’Etat pendant les « années de plomb », sous le règne du roi Hassan II, avec des dizaines d’autres opposants.

Mi-février, il manifestait à Casablanca avec le collectif Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) contre la tenue d’un concert d’Enrico Macias en dénonçant l’engagement pro-israélien du chanteur français.

« Il ne faut pas confondre sionisme et judaïsme: le gouvernement israélien prétend représenter les juifs du monde entier, mais c’est faux », s’indigne-t-il.

Ajoutant :  « l’antisémitisme est avant tout une forme de judéophobie propre à l’espace européen et liée au regard de l’Eglise » catholique depuis des siècles.

« Dans les pays arabes, les différences religieuses peuvent créer des tensions, mais personne n’accuse les juifs d’avoir tué le fils de Dieu », souligne-t-il en rappelant qu’au Maroc, comme dans d’autres pays musulmans, « les juifs bénéficient du statut de +gens du Livre+ qui leur assure une protection canonique ».

Selon lui, la pensée antisémite est aujourd’hui alimentée au Maroc, comme dans d’autres pays arabes, par le « projet colonial des sionistes » et par la résurgence des théories complotistes nées en Europe au XIX siècle et confortées par « l’impunité totale d’Israël » malgré « sa politique de répression sanglante plusieurs fois condamnée par les Nations unies ».