Il parait évident que le boom économique a conduit à la création de classes populaires et à un fossé grandissant entre les pauvres et les riches, de sorte que le prophète se scandalise à travers ses prophéties à ce sujet. Selon Amos, les rites et cultes ne peuvent rédimer le déviationnisme général vis avis des ordonnances morales et suppléer un mode de vie fondé sur la justice et l’intégrité. La pratique sacrificielle, avec toute sa minutie et ses détails, en manque de toute identité morale, n’est pas la volonté de Dieu ! Ni le système rituel, ni le culte religieux ne pourront devenir le substitut du système moral et éthique !
Selon lui, le critère principal concernant l’ensemble des jugements Divins reste et demeure la morale sociale, entre l’homme et ses semblables et entre les peuples. Par conséquent, le Droit et la Justice sont une valeur morale – religieuse suprême et le motif primordial de ses reproches, cela constitue une exigence concrète face aux disparités sociales et aux calamités morales autour de lui. Ces disparités sont l’exploitation et le déni de propriété du pauvre par les classes dirigeantes, les faux procès desservant les classes laborieuses, la convoitise de tous les avoirs et la débilité insatiable des nantis. Le véritable but du message prophétique est encore et toujours d’empêcher l’accomplissement du châtiment et d’ouvrir une porte au repentir.
Le livre d’Amos commence par des prophéties sur les nations et constitue en fait une introduction à son objectif principal – l’accusation d’Israël. Après avoir gagné les cœurs du peuple et du public, après l’avoir fasciné avec sept prophéties concernant les Gentils et la Judée, il énonce enfin la prédiction concernant Israël. Cet augure concerne directement les masses à son écoute. Amos est envoyé pour prophétiser sur Israël et par conséquent, sa parole consiste, entre autres, à énumérer les crimes inscrits dans le cahier de charge pesant sur le peuple. Les Hébreux d’Israël ne sont pas coupables de crimes contre l’Humanité, contrairement aux Gentils, ni même ceux de Judée dans leur rapport au Divin, mais surtout dans leur comportement criminel entre l’homme et son prochain au quotidien. Ce faisant, ils violent l’alliance avec Dieu.
Amos, le premier des prophètes classiques, exprime ici pour la première fois la nouvelle idée d’une supériorité de la morale, à partir de laquelle le sort de nos Hébreux sera déterminé et le royaume d’Israël dévasté.
 « …parce qu’ils vendent le juste pour de l’argent et le pauvre pour une paire de sandales. » (Amos 8,16)
Le verset montre ici un parallèle que l’on peut commenter comme suit : le délit relève d’une malversation de la justice contre des avantages en nature. Selon ce commentaire, les juges condamnent le juste à l’esclavage, pour corruption, malgré son innocence évidente car coupable de rien si ce n’est d’être droit.
Je crois à l’abus de pouvoir en politique, un droit mis en captivité, la violence de la réclusion pour les adversaires, l’abolition de la libre circulation des hommes et des idées.
Je pense que les forces financières sont une autre puissance, une réalité perpétuellement inquiétante pour tous ceux dont le vœu serait une classe politique engagée dans un projet collectif du mieux et du meilleur.
La république libérale permet, plus que jamais, à l’argent de s’investir dans une future élection, très souvent de copiner et même de devenir les intimes des puissances financières. L’enchevêtrement des acteurs en présence est significatif, le dessein politique collabore en majorité avec la caste des nantis source d’échanges de bons procédés protecteurs pour les uns comme pour les autres. L’intérêt général est depuis toujours le slogan brandi, mais rapidement mis au rebus, lorsqu’il faudra se mettre aux affaires.
La soi-disant démocratie représentative fut établie par la bourgeoisie émergente et jamais elle ne dissimula, à qui voulait bien l’entendre, que cette représentativité n’était pas vraiment la démocratie. Il fallait maintenant découvrir comment faire passer des vessies pour des lanternes aux yeux des masses, face à une fabuleuse supercherie politique, économique et sociale. Alléguer effrontément se trouver au sein du régime démocra-tique, que celui-ci était notre victoire, malgré n’avoir eu de cesse, gouvernement après gouvernement, d’élaborer, dans l’arrière salle de l’histoire, une ploutocratie asservissante.
Soyons conscients, si nombre de drames sociétaux sont systémati-quement portés au débit des abus violents de pouvoir, ils sont le plus souvent le fruit pourri conséquent d’une hégémonie financière très étendue.
Oui, il y a une puissance nommée ‘argent’ à même de pouvoir asservir, d’imposer l’incarcération des contrevenants, de défier le droit à la liberté, tout cela au creuset absolument réglementaire des questions d’endettement.
Le Maitre-Banque et la législation constitutive des laquais politiques éreintent les masses, accablent le peuple. Rarement  les citoyens se sentent investis des droits de pouvoir choisir leur être et leur devenir au nom de l’intérêt de tous à propos du tout !
Ce n’est pas un hasard si, à partir des premières années de la création de l’état d’Israël, la Bible fut la littérature nationale d’Israël. Malgré le profond désaveu des Israéliens vis-à-vis des fondements théologiques de la Bible, ils ont toujours – et je crois qu’ils s’identifient encore et vraiment avec la perspective biblique en termes de vertus et de valeurs humaines, comme des aspirations prophétiques morales et sociales.
Il n’est nullement question d’affirmer qu’un pathos religieux biblique imprègne le pays, mais seulement que la vie ‘juive’ en Israël s’imprègne de certaines des conditions et paysages historiques plus largement énoncés dans le projet biblique.
En Israël, contrairement à la diaspora, la synagogue et la vie de famille juive ne peuvent générer un sentiment de vitalité nationale suffisant pour le Judaïsme. Surtout si celui-ci reste figé dans le temps exilique des communautés et oublie de se reconsidérer face à une toute nouvelle réalité sociétale : « le Peuple-Nation » comme devenir viable pour les nouveaux Hébreux.