Avec le changement de gouvernement aux États-Unis, on craint en Israël que la Cour pénale internationale de La Haye décide d’ouvrir une enquête sur l’opération Bordure protectrice et la construction en Judée Samarie.
La décision est en suspens depuis décembre 2019 et les responsables de Jérusalem craignent désormais que la Cour internationale considère que l’ouverture d’une enquête ne conduira pas à une confrontation avec les États-Unis. Dans ce cadre, les procureurs pourraient annoncer le début d’un processus contre Israël.
Ces enquêtes pourraient avoir des conséquences pour de nombreux Israéliens, à la fois politiquement et militairement, qui ont servi dans le passé ou qui le font actuellement. Il est également possible que des mandats d’arrêt soient émis.
Au cours de l’année écoulée, Israël, plus précisément le Conseil de sécurité nationale, le Ministère des affaires étrangères et le Ministère de la justice, se sont préparés à ce scénario.
Le travail israélien comprenait des activités d’influence qui ont conduit plusieurs pays à présenter à la Cour des opinions selon lesquelles il n’a pas le pouvoir d’enquêter sur l’affaire.
En décembre 2019, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, Fatou Bensouda, a jugé qu’il y avait lieu d’enquêter sur Israël pour crimes de guerre dans la bande de Gaza, en Judée Samarie et à Jérusalem-Est, l’opération Bordure protectrice et la construction , mais a à son tour précisé qu’il demandera à la Haute Cour de traiter la question dans les mois à venir.
Les autorités palestiniennes exigeaient depuis longtemps que la Cour pénale internationale enquête sur la réaction d’Israël aux manifestations connues sous le nom de marche du retour, qui ont commencé en 2018 et ont fait plus de 273 morts et plus de 16000 blessés palestiniens.
Après l’annonce, le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu a déclaré à l’époque que «la décision du procureur de la Cour pénale internationale a transformé la CPI en une arme politique pour délégitimer l’État d’Israël», dans un communiqué dans lequel il a disqualifié la décision a signalé que c’était un «jour sombre pour la vérité et la justice».
Par ailleurs, il a dénoncé que Bensouda « a totalement ignoré les arguments juridiques » présentés par son pays et assuré que son gouvernement ne se tairait pas et continuera à « dénoncer cette parodie de la justice ».
«Aujourd’hui, j’annonce qu’après une évaluation approfondie, indépendante et objective de toutes les informations fiables dont je dispose, je finalise l’examen préliminaire de la situation en Palestine dans lequel il a été déterminé que tous les critères juridiques selon le Statut de Rome pour l’ouverture de l’enquête est terminée. Nous allons enquêter sur la question de savoir si des crimes de guerre ont été commis en Judée Samarie, y compris à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza », a expliqué la procureure.
Le bureau du procureur de La Haye a mené une enquête sur le conflit israélo-palestinien à partir de janvier 2015. Les travaux se sont concentrés sur la compétence de la Cour internationale.
Pour sa part, Israël soutient que la Cour n’a pas compétence sur les territoires, puisqu’elle ne s’applique qu’aux États souverains et «il n’y a jamais eu d’État palestinien».
Si la réponse est que l’organe de justice internationale est compétent, une enquête sera ouverte au cours de laquelle il sera décidé si des accusations seront portées contre des responsables israéliens et des hauts commandants militaires.
Il est important de noter que cela implique que des personnalités israéliennes peuvent être convoquées pour interrogatoire ou témoignage. Vous pouvez même émettre des mandats d’arrêt.
Le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu a qualifié de « biaisée et scandaleuse » la décision de la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, de demander l’ouverture d’une enquête pour des crimes de guerre présumés en Palestine.
De leur côté, les Palestiniens ont reçu la nouvelle avec joie. Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a salué cette mesure.
«C’est un pas vers l’ouverture d’une enquête pénale sur les crimes de guerre qui ont été commis et sont actuellement commis dans les terres palestiniennes occupées après près de cinq ans d’enquête préliminaire sur le sujet», lit-on dans un communiqué palestinien.
Le gouvernement de l’ancien président américain Donald Trump a imposé des sanctions aux responsables du tribunal pénal en raison de l’enquête sur les crimes de guerre contre les troupes américaines en Afghanistan.
Trump a ensuite souligné que les sanctions qu’il avait imposées découlaient également du fait que le tribunal enquêtait sur Israël.