Pour Israël, la principale motivation est le début d’un processus de normalisation avec l’Arabie Saoudite. Quant à l’Autorité palestinienne, outre son statut revalorisé, elle bénéficiera d’un soutien politique, de ressources et d’un mécanisme qui permettront la réhabilitation de Gaza dévastée. L’incitation du Qatar et du Hamas est d’arrêter la machine de guerre israélienne avant qu’elle n’ait terminé son travail. Ceci, en plus des bénéfices directs que le Hamas cherche toujours à générer dans le cadre d’un accord.
L’importance de cette proposition par rapport à la bande de Gaza n’est pas seulement la garantie de la survie du Hamas et la préservation de ses capacités militaires, organisationnelles et gouvernementales restantes, mais aussi son couronnement en tant que celui qui a donné à l’Autorité palestinienne et au peuple palestinien, à travers le massacre barbare et les crimes de guerre qu’il a commis – la plus haute réussite politique qu’il ait jamais remportée. Le haut niveau de soutien dont il jouit parmi l’opinion publique palestinienne est le moyen le plus sûr pour le Hamas de prendre le pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne également.
Un État palestinien créé grâce au Hamas est une récompense pour le terrorisme. Cela renforcera la « voie de la résistance » et donnera une vision victorieuse de la méthode des fanatiques de l’Islam qui prêchent avant tout que contre Israël, seule la force décidera.
Le lancement d’un tel programme nuit à l’objectif principal qu’Israël cherche à atteindre dans cette guerre : le rétablissement de la dissuasion. Alors que les forces de sécurité israéliennes intensifient leurs collectes de fonds auprès du Hamas à cette fin, les amis d’Israël à l’étranger lui offrent une réussite politique sans précédent.
L’Autorité palestinienne, qui n’a pas condamné le massacre et qui mène la lutte politique en Israël et encourage les actes terroristes par ses paiements, continue de bénéficier de l’attitude sympathique de Washington. Sans l’intense activité des forces de sécurité dans les villes et les camps de réfugiés de Yosh, pour contrecarrer le terrorisme du Hamas et endommager ses infrastructures, il est douteux que l’Autorité palestinienne aurait été capable de lui tenir tête. Alors que tel est l’état de l’Autorité palestinienne au Yosh, les discussions sur l’amélioration de sa position ne sont pas liées à la réalité.
Et quant aux incitations offertes à Israël : n’en déplaise à la normalisation avec l’Arabie saoudite, la guerre à Gaza a ramené Israël à ses valeurs fondamentales, à la compréhension qu’il se bat toujours pour son existence. Il doit être clair et catégorique qu’Israël s’opposera à une telle initiative. Nous devons continuer à détruire les capacités du Hamas, achever le travail à Rafah, accroître la pression pour que les personnes enlevées soient rapatriées et ne pas laisser le bruit de fond nuire à la cohésion. Il ne s’agit pas seulement d’une approche sobre et réaliste, c’est aussi une approche fondée sur les valeurs morales face au mal.