Certaines sources affirment que les armes du Hamas ne seront pas détruites mais conservées dans un entrepôt, ou que les Saoudiens insistent sur le fait que l’Autorité palestinienne est impliquée.
Comme pour tous les plans, il est facile de trouver des problèmes. Le Qatar va essayer de permettre au Hamas d’exister, même s’il restera discret pendant un certain temps. Si le Hamas veut se battre, je ne vois pas ce que les Arabes voudraient combattre, même s’ils ne le supportent pas. Garder les Gazaouis à Gaza contre leur volonté serait mal vu. Beaucoup de Gazaouis soutiennent encore le Hamas ou d’autres groupes terroristes.
Il est toutefois évident qu’Israël ne peut pas à lui seul proposer un plan de relance qui ait une chance de réussir. Israël ne peut pas, de manière réaliste, expulser de force deux millions de Gazaouis.
Ce plan, tel qu’il se présente actuellement, est infiniment meilleur que la situation à Gaza après les autres guerres et bien meilleur que toute autre alternative que quiconque était capable de proposer il y a un mois (à part la mienne ).
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
Il est remarquable que ce plan semble répondre aux principales préoccupations d’Israël concernant Gaza. Pas de Hamas, pas d’AP, une zone démilitarisée, contrôlée par des gens apparemment raisonnables qui se soucient du bien-être des Gazaouis eux-mêmes.
Si cela n’est pas surprenant pour ceux d’entre nous qui suivent la pensée arabe, cela ne tient absolument pas compte du consensus européen selon lequel l’AP doit être aux commandes de la « Palestine ». Les scénarios « tout le monde sait » (« tout le monde sait quel sera l’accord de paix final ») ont été torpillés par le monde arabe lui-même. Si le monde arabe ne fait pas confiance à l’AP pour contrôler Gaza, cela signifie qu’il ne fait pas non plus confiance à l’AP pour contrôler la Cisjordanie. Cela concorde avec la position israélienne.
L’autre aspect remarquable du plan est qu’il donne tacitement à Israël un droit de veto sur l’ensemble du projet. Il ne s’agit pas d’un « plan de paix arabe » à prendre ou à laisser – c’est une tentative d’offrir une alternative au plan Trump d’expulsion des Gazaouis tout en répondant aux besoins sécuritaires d’Israël, ce qui n’a jamais été une priorité pour le monde arabe.
Israël est en mesure de dire que cela est acceptable avec des conditions supplémentaires comme le maintien par Israël du contrôle de l’espace aérien et la capacité d’inspecter toutes les importations, pas d’UNRWA, pas de « droit au retour » pour les Gazaouis en Israël et la possibilité pour les Gazaouis qui veulent partir d’aller dans n’importe quel pays qui les accepterait.
Je peux imaginer qu’Israël accepte ce plan à condition que tous les pays qui sont à l’origine de ce plan le reconnaissent. Cela pourrait faire hésiter le Qatar (et peut-être le Koweït), mais les Saoudiens seraient d’accord. Cela permettrait de résoudre le problème qatari.
Si Israël est d’accord avec ce plan, Trump l’est aussi, les pays arabes doivent donc plaire à Israël.
Il devient de plus en plus évident que le plan de Trump pour Gaza n’était qu’une feinte pour effrayer le monde arabe et l’inciter à agir de la sorte. Il est en effet ironique que la principale motivation des Arabes à aider les Palestiniens soit leur dégoût à l’idée de les voir s’installer dans leur propre pays.
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