Deux jours seulement après l’arrêt de l’approvisionnement en aide humanitaire et en marchandises, les habitants de Gaza s’inquiètent des répercussions immédiates de cette mesure visant à exercer une pression sur le Hamas. L’augmentation spectaculaire des prix des denrées alimentaires accentue encore la crise.

Le New York Times rapporte que les Gazaouis sont alarmés par la montée en flèche des prix des denrées alimentaires après l’interruption de l’acheminement de l’aide et des marchandises. « Cette décision vise à faire pression sur le Hamas, mais elle a déjà des conséquences bien plus larges », affirment des Palestiniens. Seulement deux jours après qu’Israël a décidé de bloquer l’entrée de toutes les marchandises et de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, les habitants ressentent déjà les effets de cette mesure drastique, avec une augmentation du coût des produits essentiels.

Dans un communiqué publié aujourd’hui (mardi), le ministère de la Communication du Hamas à Gaza a dénoncé « la fermeture du passage de Kerem Shalom par l’occupation pour le troisième jour consécutif, qui aggrave la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza ». Il ajoute que « la poursuite de cette fermeture accentue la crise alimentaire, avec des pénuries d’approvisionnement et l’absence d’alternatives », qualifiant l’utilisation de la faim comme « une arme de guerre » de « violation grave du droit humanitaire international ».

Par ailleurs, l’interdiction d’entrée des médicaments et du matériel médical met en danger des milliers de malades et de blessés, tandis que la fermeture des points de passage aggrave la pénurie de carburant, entraînant la fermeture d’hôpitaux. Le Hamas met également en garde contre « le retard dans la récupération des corps de plus de 10 000 victimes encore ensevelies sous les décombres ».

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Israël a annoncé une cessation totale de l’entrée des marchandises et de l’aide à Gaza après le refus du Hamas d’accepter le cadre proposé pour la poursuite des négociations. Le Premier ministre Netanyahu a déclaré qu’il n’y aurait « aucun cessez-le-feu sans la libération des otages » et a averti que d’autres conséquences pourraient suivre en cas de refus prolongé du Hamas.

Selon l’agence de presse Shehab, affiliée au Hamas, les autorités de Gaza ont placé la bande en état d’alerte après la décision israélienne. Elles appellent les habitants à éviter la panique et assurent que les produits de première nécessité restent disponibles. Des patrouilles de police ont été déployées dans les marchés pour empêcher la spéculation et la hausse excessive des prix, tandis que les autorités menacent de sanctions sévères contre les commerçants qui exploiteraient la situation.

Toutefois, des témoignages recueillis par la presse indiquent que la population de Gaza subit un choc économique immédiat à la suite de la fermeture des points de passage. L’ambiance est marquée par un sentiment de désespoir et d’impuissance, alors que le prix des produits de base, tels que le sucre, l’huile et le poulet, augmente rapidement.

En plus de la crise alimentaire, la bande de Gaza est confrontée à une grave crise sanitaire et environnementale. Selon Amjad Al-Shawa, directeur du réseau des ONG palestiniennes à Gaza, plus de 180 000 tonnes de déchets se sont accumulées dans la ville de Gaza, car Israël empêche leur évacuation vers la principale décharge de la région de Juhar al-Dik. Il met en garde contre « une catastrophe environnementale » qui pourrait contaminer l’eau et l’air, aggravant encore la crise humanitaire et posant de graves risques sanitaires aux habitants.

Malgré la crise économique majeure, les habitants de Gaza ont peu de moyens de pression sur le Hamas, qui contrôle la bande d’une main de fer. Le groupe réprime toute opposition et réduit au silence les voix dissidentes. Ainsi, bien que la souffrance économique soit sévère et prolongée, elle ne se traduit pas nécessairement par une pression politique significative sur le Hamas, qui maintient son emprise par la force, les menaces et l’intimidation.