Pour les Juifs et pour les Israéliens -plus que jamais, on le constate de leur part- la vie est la valeur suprême, un existentialisme indépassable. Comment pourrait-il en être autrement puisque l’humanité est oeuvre de Hashem par Sa Création ? Ce qui signifie en bonne logique qu’il est du premier devoir de l’homme de respecter l’homme car on ne peut être destructeur de ce que Hashem a Créé ! Et d’ailleurs, quand Hashem dans Genèse 1:18 dit à Noé et ses fils : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre … » Il signifie à l’humanité toute l’importance qu’il attache à la vie. « J’en prends aujourd’hui à temoin les cieux et la Terre contre vous : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, en aimant HYWH, ton Elohim, en obéissant à sa voix, et en t’attachant à lui. Car c’est lui qui est ta vie et la longueur de tes jours, afin que tu demeures sur le sol que YHWH a juré à tes pères, à Abraham, à Yitzhak et à Yaacov de leur donner » Dévarim 30;15-19.
On sait que l’histoire pour le peuple juif, n’aura été qu’un incommensurable martyrologe. Des milliers, des centaines de milliers et même des millions de Juifs seront exterminés par vagues successives, la dernière étant bien sûr celle du 7 octobre 2023. Aussi, il n’y a rien d’étonnant à ce que la vie, au-delà des considérations religieuses, soit en l’esprit de chacun, une fascination allant jusqu’à frôler l’obsession. Le Juif est un homme aux aguets, un homme qui doit se protéger, se réfugier même constamment derrière une citadelle … car les autres hommes éprouvent presque un malin plaisir à vouloir, là ! sur le champ ! mettre un terme à sa vie.
Certes, et heureusement ! comme l’écrit dans « Le messianisme juif » Gershom Scholem « Le peuple juif pris collectivement a toujours été un peuple d’une grande puissance de vie ». Il convient de s’attarder sur les deux éléments de l’affirmation de Schoelem : « Le peuple juif pris collectivement » et « grande puissance de vie ». Car c’est là où je perçois une dangerosité pour les Juifs ou plus exactement pour les Israéliens. Leur fascination pour la vie est certes admirable et elle constitue ainsi un élément de sa préservation. Mais je crains qu’elle soit devenue un déviationnisme, qu’elle ait viré jusqu’à devenir excès, une forme de déviance conduisant justement au contraire de la vie elle-même, c’est à dire bien sûr la mort. Il convient d’illustrer cette affirmation par des exemples concrets.
Le 20 novembre 2023, c’est à dire un peu plus d’un mois après l’horrible 7 octobre, la Commission parlementaire israélienne sur la sécurité nationale, s’est réunie pour débattre d’une loi préconisant la peine de mort pour acte de terrorisme. Cette loi a soulevé un tollé immense et ladite loi a été renvoyée aux calendes grecques. Pourquoi cet étrange rejet après ce que venait juste de subir Israël de la part de crapules dont le seul objectif est d’exterminer, en bons nazis à la sauce contemporaine, tous les Israéliens ? Un esprit logique et sain devrait applaudir au contraire et tout naturellement, une disposition juridique qui se propose de protéger la vie de tout citoyen israélien, en éliminant, quand il l’a entre les mains, celui qui, obsessionnellement donc, ne cherche qu’à lui donner la mort ! Et c’est là où la fascination pour la vie devient déviance d’une part, parce qu’elle fait fi de la réalité, à savoir qu’Israël a des ennemis -comme si tous les hommes de cette planète étaient des frères qui se tenaient tous par la main- et d’autre part bien sûr, parce qu’en refusant d’éliminer le terroriste, on s’expose bien évidemment à ce que demain, libéré, il donne la mort bien sûr à d’autres Israéliens que ceux qu’il a massacrés auparavant. Pas besoin d’avoir une intelligence supérieure pour comprendre ce qu’un enfant de 10 ans peut comprendre aisément.
Justement, on en arrive à cette notion, totalement suicidaire, de terroristes libérés. C’est ce que j’appelle l’équation de la débilité ! En juin 2006, Gilad Shalit, militaire franco-israélien est enlevé par le Hamas aux abords de la bande de Gaza puis libéré le 18 octobre 2011 en échange de 1027 prisonniers palestiniens dont 280 sont condamnés à perpétuité du fait de leur participation à des attentats meurtriers ! 280 prisonniers palestiniens signifient en bonne logique plusieurs centaines d’Israéliens précédemment assassinés … et demain, plusieurs centaines d’Israéliens qui vont l’être, c’est l’évidence même puisqu’on a affaire à des obsédés du meurtre ! ET TOUT CELA, POUR LIBERER 1 SEUL ISRAELIEN. Les Japonais ont une expression qui convient bien aux Israéliens : hara kiri !
On en arrive enfin au récent accord, renversant de folie concernant la libération des otages : 33 ont été libérés dont 8 morts ! Il en reste encore 59 dont 37 morts ! 50% des terroristes condamnés à perpétuité ont déjà été libérés dans le cadre de l’échange. Cela fait combien demain de centaines de soldats de Tsahal abattus ? Notons que les Israéliens aiment tellement la vie, celle des civils palestiniens, qu’ils les préviennent avant de procéder à un bombardement. On se souvient avec quelle liesse et quelle haine, lesdits civils palestiniens ont accueilli les otages à Gaza et avec quel cirque infâme, ils en ont récemment relâché. J’en arrive à me demander s’il n’y a pas en tout israélien, une grande part de masochisme. Et les monstres du Hamas connaissent parfaitement cette faiblesse d’Israël puisqu’ils réclament désormais la libération de 1000 de leurs crapules. Ils auraient tort de ne pas en profiter puisque ça marche. Je sais, beaucoup vont dire (surtout les familles des otages) que c’est hyper « dégueulasse » de la part d’un goy, derrière son ordinateur à plus de 3000 kilomètres d’Israël, (et sur le plan moral, ils n’auront pas tort), d’affirmer ce qui suit : il doit y avoir sacrifice des otages ! ou, à tout le moins, accepter que l’équation soit renversée ou être à la rigueur 1 = 1. Le reste n’est que faiblesse, recul, céder à la mort par renoncement à la vie.
Il y a deux choses qu’Israël doit comprendre : premièrement, il faut persévérer avec la fascination pour la vie, mais seule la vie des Israéliens c’est à dire en finir une bonne foi pour toutes, avec cette équation débile qui, dans un premier temps d’ailleurs, néglige totalement les morts déjà tombés (bravo le respect pour leurs mémoires : je ne pense pas que cette attitude relève du judaïsme) et multiplie ensuite ceux à venir ; et deuxièmement, éliminer le Hamas jusqu’au dernier de ses membres. De toute façon, c’est leur rendre service, puisque eux, ils adorent la mort, devenir des chahids, consommer là-haut, en bons obsédés sexuels qu’ils sont, les 72 vierges qui, ô délice, retrouvent leur état initiale après chaque passe. Je crois savoir que le nouveau chef d’état-major, le général Ayal Zamir est amplement convaincu de cette nécessité.
je suis goy. Vive Israël !
Philippe ARNON