Depuis jeudi, des affrontements violents ont éclaté dans les villes côtières de la Syrie entre les Alaouites, fidèles au régime d’Assad, et le nouveau gouvernement dirigé par Ahmad al-Char’ (al-Joulani). Des exécutions de partisans d’Assad, des arrestations de combattants et des pillages ont été rapportés. Le ministère de la Défense à Damas a annoncé la création d’un comité chargé de surveiller les violations.

Un habitant de la région a confié au média N12 :
« C’est effrayant, les combats font rage. J’ai perdu plusieurs personnes que je connaissais, des amis ont été tués dans les affrontements avec le nouveau régime ces derniers jours. Des membres des forces de sécurité sont également morts, et la situation ne se calme pas. Si rien n’est fait pour contrôler la situation, cela pourrait encore plus plonger la Syrie dans le chaos. »

Un lourd bilan humain

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé en Grande-Bretagne, les affrontements ont causé la mort de :

  • 745 civils alaouites ;
  • 125 membres des forces de sécurité du nouveau régime ;
  • 150 combattants pro-Assad.

Origine des combats et forces en présence

Jeudi, des combattants pro-Assad ont lancé une attaque contre le nouveau régime dans la région de Jableh, dans la province de Lattaquié, bastion historique des Alaouites.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/

Selon Al-Jazeera, des officiers de l’ancien régime, sous la direction du général Ghiath Dala, ont coordonné leur action avec d’autres figures militaires comme :

  • Mohammad Mohraz, chef de la milice « Faucons du Désert », qui a combattu pour Assad et a circulé entre la Russie et l’Irak ;
  • Yasser Ramadan, ancien officier des forces spéciales de l’armée syrienne.

Des informations indiquent que Bachar al-Assad, l’ancien président déchu, joue un rôle dans la coordination des groupes armés, avec l’appui d’un pays étranger. La coalition militaire opposée au nouveau régime bénéficierait d’un soutien financier du Hezbollah et des milices pro-iraniennes en Irak, ainsi que d’une assistance logistique des forces kurdes en Syrie.

Réactions et conséquences

Les tensions sur la côte syrienne ont déclenché des manifestations dans plusieurs régions, notamment à Homs et Idlib, où des protestations ont eu lieu contre les partisans d’Assad et en soutien aux forces de sécurité syriennes. En réponse, le gouvernement syrien a instauré un couvre-feu dans plusieurs villes.

Face aux violences, de nombreuses familles alaouites ont fui vers la base aérienne russe de Hmeimim, où elles ont trouvé refuge pour échapper aux combats. Dans le même temps, des pillages ont été signalés, des habitants profitant de l’exode des Alaouites pour s’emparer de leurs biens.

Le gouvernement syrien réagit

Le ministère de la Défense syrien a annoncé hier la création d’un comité chargé de surveiller les infractions. Tous ceux qui enfreindront les directives du nouveau régime seront traduits en cour martiale.

Un militant pro-gouvernement a lancé un message menaçant aux partisans d’Assad :
« Les restes du criminel Assad, votre président vous a abandonnés et s’est enfui. N’avez-vous donc rien appris ? Malgré toutes ces leçons, vous persistez ! Pensez-vous pouvoir affronter nos chars et véhicules blindés ? Les paroles sont finies, les actes commencent. »