La Bible est un livre ardu, mais c’est un miroir de l’âme humaine, la vie du prophète est le reflet de la vie de ses contemporains. En définitif la surprise de ses concitoyens ne devrait pas en être une car c’est le peuple qui, d’une certaine manière, se prostitue, oublie l’Alliance avec D.ieu. Ce que le prophète accomplit, c’est la mise en évidence des manières dévoyées de vivre. On se rend rarement compte de ses défauts, c’est sa propre expérience qui permet de voir les défauts. On connaît la parabole de la poutre et de la paille et le prophète renvoie au peuple Israël sa propre faiblesse.
Quand l’esprit perçoit, il est mis en relation avec ce qu’il perçoit. Il peut y avoir différents degrés de relation, parce qu’il y a différents degrés de sensibilité. L’esprit peut faire un usage grossier ou un usage subtil des sens, à la mesure de son éveil. Sa faculté d’expérience peut se raffiner ou être émoussée. La perception reflète ce que nous sommes, dans le sens précis où elle dépend de la clarté de la conscience et de l’attention. Il faut non seulement une clarté de conscience supérieure pour que l’esprit puisse appréhender la richesse et la profondeur du senti, mais aussi une conscience qui ne soit pas restreinte par l’intentionnalité de la veille. Il faut que nous puissions faire taire un moment nos projections conceptuelles et émotives, être UN à l’écoute de ce qui est. C’est lorsque l’esprit devient immobile et silencieux qu’il peut se placer dans un état où le champ entier du sensible se trouve éveillé.
Une conscience qui est alourdie de son propre discours ne peut être sensible. Elle n’a pas l’innocence nécessaire à l’écoute de ce qui se donne à elle. Elle ne peut pas s’étonner, elle ne peut pas admirer.
Elle est noyée dans son propre verbiage et c’est ce qui la rend distraite. C’est seulement dans l’innocence de la perception que s’éprouve la présence à soi et la présence au monde.
La relation avec D.ieu serait une relation maritale. C’est un thème très important de la tradition prophétique et développé ensuite par la tradition juive. C’est D.ieu qui est au-dessus et qui octroie Sa grâce de la Vie, de la Liberté, de la Loi, de la Protection, du Pardon.
Au peuple qui s’égare, le prophète doit adresser des discours sévères, prononcer des avertissements très graves quant à son avenir… Dans quel état d’esprit peut-il être « la bouche de D.ieu » ? Il pourrait s’enflammer contre l’empressement auprès des puissances étrangères, l’attachement aux idoles, les relents de capitulation! Le réquisitoire qu’il prononce commence par un énoncé de la situation, à savoir l’état moral d’un peuple « privé de connaissance » et se poursuit en un sévère avertissement aux responsables, les principaux d’entre le peuple et les prêtres chargés d’instruire, de communiquer la parole de D.ieu. Mais il se termine par des paroles d’espérance, le rappel des promesses de D.ieu, le regard sur le D.ieu de bonté. Et ainsi la foi est fortifiée en tous ceux qui croient, car s’ils partageront le sort commun d’un peuple qui se fourvoie, ils parcourront ce chemin avec au cœur la connaissance de la bonté de D.ieu « qui demeure à jamais »
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