Comment IsraĂ«l a vaincu « l’intifada du couteau » palestinienne

Ehud Yaari de Channel 2 a parlé dans les stratégies utilisées par Israël pour faire baisser le niveau de violence des Palestiniens dans les territoires depuis le mois de septembre 2015.

Quelques faits saillants :
-Depuis plus d’un an, IsraĂ«l a Ă©tĂ© engagĂ© dans les efforts visant Ă  endiguer une vague intense d’attaques de la part de la jeunesse palestinienne. Ce « Haba » (« éruption » en arabe), comme certains Palestiniens l’appellent, a Ă©tĂ© progressivement contenue par les agences militaires et les renseignements israĂ©liens. La portĂ©e des incidents a Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duite, ce qui a conduit Ă  une forte baisse du nombre de victimes des deux cĂŽtĂ©s. À son apogĂ©e, en Octobre 2015, le Haba produit pas moins de soixante attaques graves en un mois, alors que d’ici le printemps 2016, le nombre d’incidents graves a diminuĂ© Ă  quatre ou cinq mois, face Ă  un rythme Ă©norme du terrorisme dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

Les responsables de la sĂ©curitĂ© israĂ©lienne ont investi beaucoup d’efforts dans l’étude de l’augmentation soudaine du nombre d’incidents violents. Les principales caractĂ©ristiques de l’Haba Ă©taient assez faciles Ă  discerner. Tout d’abord, la plupart des auteurs sont jeunes, entre les Ăąges de 17 et 22 ans. La quasi – totalitĂ© d’entre eux ont Ă©tĂ© non affiliĂ©s Ă  aucune faction politique palestinienne. Ils se sont lancĂ©s sur des initiatives individuelles spontanĂ©es, gĂ©nĂ©ralement sans partager leurs plans d’attaque avec des amis ou des parents. Ils sont apparus principalement de leurs groupes sociaux ; peu ou pas ont Ă©tĂ© reconnus comme des militants politiques ou leaders parmi leurs pairs. Les mĂ©dias sociaux, principalement Facebook, ont servi de plate-forme plutĂŽt que les nombreux mĂ©dias parrainĂ©s politiquement.

Dans la plupart des cas, ils ont Ă©tĂ© motivĂ©s par des circonstances personnelles, cherchant Ă  venger et imiter les attaquants prĂ©cĂ©dents, et dans certains cas , ont cherché à se faire reconnaĂźtre comme des martyrs. Bien que beaucoup ont Ă©tĂ© poussĂ©s Ă  agir selon les nombreuses allĂ©gations selon lesquelles IsraĂ«l cherchait Ă  changer le statu quo Ă  la mosquĂ©e al-Aqsa, trĂšs peu Ă©taient des musulmans dĂ©vots. Le patriotisme est un sentiment de religion forgĂ©es de toutes piĂšces comme la force motrice la plus forte, couplĂ©e comme toujours avec des sentiments d’indignation et d’ humiliation Ă  la prĂ©sence des troupes israĂ©liennes.Lorsque le Haba Ă©tait Ă  son apogĂ©e, une proportion Ă©tonnamment Ă©levĂ©e d’assaillants Ă©taient de femmes (1/5). Les enquĂȘtes ont montrĂ© que la quasi – totalitĂ© de ces femmes, y compris une grand-mĂšre de 72 ans originaire de HĂ©bron cherchait Ă  Ă©chapper Ă  des difficultĂ©s familiales, telles que les grossesses hors mariage, les mariages arrangĂ©s, la violence dans la famille, et ainsi de suite. TrĂšs souvent, il semble que ces femmes cherchaient la mort ou l’ arrestation afin de rompre avec leur environnement. Dans plus d’un cas, une jeune femme qui a agitĂ© un couteau de cuisine ou des ciseaux loin des soldats israĂ©liens, ne posant pas en tant que menace rĂ©elle, savait qu’elle serait immĂ©diatement mise en dĂ©tention.

Dans les dĂ©bats Ă  huis clos, les partisans d’une approche nouvelle et moins musclĂ©e ont soulignĂ© que la plupart des assaillants venaient des franges de la sociĂ©tĂ© de JudĂ©e Samarie : les jeunes aux prises avec la marginalisation sociale, avaient subi des Ă©checs rĂ©pĂ©tĂ©s dans leur vie privĂ©e ou ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  des difficultĂ©s financiĂšres. Le profil collectif des assaillants a Ă©tĂ© identifiĂ© comme des individus les plus frustrĂ©s qui estimaient que leur vie avait atteint une impasse, au point que beaucoup recherchaient le salut de martyre.

Beaucoup de ceux qui sont capturĂ©s au cours d’agressions ont dit aux interrogateurs qu’ils croyaient en la mort pour l’amour du djihad et pourraient les rĂ©compenser avec la reconnaissance qu’ils ont Ă©chouĂ© Ă  l’obtenir dans la vie. Selon les analystes israĂ©liens, bon nombre des assaillants qui Ă©taient prĂ©servĂ©s, entretenaient leurs propres pages Facebook ont eu tendance Ă  remplacer leurs vieilles photos avec de nouveaux autoportraits quelques semaines plus tard, et parfois seulement quelques jours, avant de partir pour une attaque, de sorte que les cĂ©rĂ©monies de deuil pouvaient afficher les photos des « martyrs » qui Ă©taient convenablement actuelles et flatteuses. Dans de nombreux cas, les assaillants ont Ă©galement Ă©crit au sujet de leur dĂ©sir de sacrifier leur vie sous la forme de courts poĂšmes, versets coraniques ou des hommages Ă  d’autres shahidis (martyrs). Ce fut une intifada des victimes de la sociĂ©tĂ© palestinienne qui tentent de gagner l’honneur avec leurs propres attaques.

Yaari, apparemment un homme de gauche, affirme Ă©galement que les restrictions israĂ©liennes sur la priĂšre juive au Har Habait ont aidĂ© Ă  tasser la tension, mais c’est faux. Les mĂ©dias palestiniens n’ont jamais cessĂ© leur incitation tant que les Juifs visitĂ©s sous quelque forme que ce soit cet endroit. Il n’y a pas eu de changement dans les rapports d’ « extrĂ©mistes juifs prenant d’assaut la mosquĂ©e Al Aqsa pour exĂ©cuter des rituels talmudiques ». La vraie diffĂ©rence a Ă©tĂ© l’interdiction du « murabitat. »

Les deuxiĂšme et troisiĂšme partie de la stratĂ©gie d’IsraĂ«l sont aussi fascinantes : Le deuxiĂšme volet de la politique israĂ©lienne dans le traitement du Haba concerne les mĂ©dias sociaux. Comme Facebook et Ă  un degrĂ© moindre que Twitter, YouTube, et d’ autres mĂ©dias sociaux sont devenus les moyens prĂ©fĂ©rĂ©s de communication pour les futurs agresseurs et ceux qui incitent Ă  la violence.

Le renseignement israĂ©lien a dĂ©tournĂ© d’importantes ressources supplĂ©mentaires Ă  la surveillance du web, le dĂ©pistage d’informations permettant d’identifier les menaces potentielles,  y compris les mĂ©thodes pour casser des messages chiffrĂ©s, couramment utilisĂ©s par le Hamas et le Hezbollah. Quelques mois aprĂšs que l’Haba a commencĂ©, pas moins d’un tiers de la main-d’oeuvre Shabak a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© attribuĂ© aux ministĂšres techniques, ceci en plus des capacitĂ©s massives de la cĂ©lĂšbre division de renseignement de Tsahal,  8200.

L’effort combinĂ© avec les analystes israĂ©liens a permis d’identifier les personnes enclins Ă  attaquer, et donc prendre des mesures prĂ©ventives. Dans le mĂȘme temps, les responsables israĂ©liens ont mis des « piĂšges » dans les diffĂ©rents forums de mĂ©dias sociaux pour attirer les attaquants potentiels.

Les cyber offensifs firent descendre des sites engagĂ©s dans l’incitation Ă  la violence. AidĂ© par le rĂ©seau du Shabak,  des informateurs dans chaque localitĂ© palestinienne, et les efforts israĂ©liens ont contrecarrĂ© environ 400 tentatives d’attentats, parmi  les attaques prĂ©vues, y compris 20 kidnapping de soldats et des civils israĂ©liens.
Le troisiĂšme volet a Ă©tĂ© les reprĂ©sailles sĂ©lectives. En rĂ©ponse Ă  la Haba, les agences de sĂ©curitĂ© israĂ©liennes ont limitĂ© des mesures de rĂ©torsion Ă  l’environnement immĂ©diat des attaquants. Les membres des familles des agresseurs, et parfois leurs clans Ă©tendus, se sont vu refuser un permis de travail en IsraĂ«l, qui sont une source majeure de revenus dans toute la JudĂ©e Samarie. Certains ont Ă©galement Ă©tĂ© privĂ©s de licences commerciales et les permis d’entrer en IsraĂ«l.

Les villages qui ont produit plusieurs attaques ont Ă©tĂ© isolĂ©s et mis temporairement sous surveillance avec des points de contrĂŽle militaires sur toutes les routes menant Ă  eux. Lorsque des attaques rĂ©pĂ©tĂ©es Ă  coups de couteau ont eu lieu, par exemple, au point de passage de Jalameh en IsraĂ«l prĂšs de JĂ©nine, les responsables israĂ©liens ont bloquĂ© tout le trafic, qui affectent le commerce de toutes sortes. Les services de sĂ©curitĂ© ont Ă©galement dĂ©moli les maisons des attaquants Ă  l’occasion, imposer un prix Ă©conomique important sur les familles, les clans, les villages et les quartiers et les dirigeants locaux se sont sentis obligĂ©s de dissuader les jeunes de commettre d’autres attaques.

Des officiers des six brigades territoriales israĂ©liennes en JudĂ©e Samarie ont Ă©galement surveillĂ© les communications constantes avec les notables palestiniens, mukhtars (chefs locaux) et des maĂźtres d’école.

Les stations de radio privĂ©es ont Ă©tĂ© piratĂ©es, perquisitionnĂ©es et fermĂ©es. Les dirigeants de priĂšre prĂȘchant la violence ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et condamnĂ©s. Dans de nombreux endroits, les responsables israĂ©liens ont cherchĂ© Ă  identifier et capturer les organisateurs des Ă©meutes et ceux qui ont offert de l’argent pour les adolescents prĂȘts Ă  agir.
Peu Ă  peu, ces efforts ont aidĂ© Ă  stopper l’expansion de l’Haba.

RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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