Le rapport, qui a été présenté aujourd’hui, a été annoncé il y a longtemps, et il ressortait clairement des « fuites » que l’ampleur des crimes était énorme et ferait scandale en France et dans le monde.

La Commission indépendante d’enquête sur les crimes sexuels a été créée par la Commission épiscopale française et examine les plaintes pour abus sexuels depuis les années 1950. Nous avons étudié des plaintes privées pour 6 000 cas, ainsi que des rapports de police et des enquêtes journalistiques.

Le rapport final contient 2 500 pages, qui raconte des crimes contre 216 000 personnes, dont beaucoup sont des mineurs. Environ 3 000 prêtres pédophiles ont agit pendant ces années. En tenant compte de ceux qui n’étaient pas prêtres, mais travaillaient dans l’église et étaient impliqués dans des crimes sexuels, le nombre de victimes pourrait atteindre 330 000.

Soixante pour cent des femmes et des hommes qui ont été maltraités alors qu’ils étaient mineurs ont continué à souffrir de détresse émotionnelle et de préjudice à leur vie sexuelle à l’âge adulte, et ont également connu des difficultés avec les membres de leur famille, leur vie sociale et professionnelle.

Beaucoup de prêtres impliqués sont encore en vie.

Les récits de témoins oculaires montrent que des crimes ont souvent été commis contre des garçons et des filles lors de confessions et de conversations spirituelles. Surtout dans les pensionnats catholiques où les enfants n’avaient pas le choix.

En prévision de la publication, l’Église catholique de France a reconnu la responsabilité de ses crimes, mais elle risque de faire face à un procès de plusieurs milliards d’euros. Dans 22 cas de violence, il n’est pas trop tard pour engager des poursuites pénales.

La commission comprenait des médecins, des sociologues, des historiens et des théologiens. La commission a commencé ses travaux en 2018. Lors d’un briefing mardi, ils ont évoqué la « mort et la désolation » qui leur ont été révélées, des crimes contre l’humanité « contre un sujet confiant et aimant ». On a aussi beaucoup parlé des « sentiments de culpabilité et d’isolement social » qui ont été imposés aux victimes.