C’est le Retour, pas fatalement vers ce qu’il fut dans sa démarche personnel avant d’être tombé, c’est le Retour vers ce que l’homme fut dans l’esprit du Créateur, vers ce que l’homme devait devenir dans son idéal le plus naturel. Nos maîtres nous enseignent que: « le fœtus dans le ventre de sa mère a une connaissance globale du monde; cet être qui n’est pas encore né, voit toutes les réalités, connaît toute la Torah et une fois sorti dans ce monde-ci, un ange se charge de lui faire tout oublier. Un portrait de l’homme dans son essence la plus profonde, dans sa pureté d’origine nous est ici présenté. Lorsque l’homme est révélé à la nature, sa rencontre avec la difficulté de l’existence humaine lui fait aussitôt désapprendre ce qu’il fut.

La techouva est le Retour à notre quintessence, à ce que nous fûmes avant d’être. Souvent nous nous servons d’elle pour mieux nous sortir des abîmes où nous sommes engloutis et pouvoir enfin souffler, la Techouva aide aussi à réaliser cette transition du mal au bien. Mais elle demeure foncièrement une impulsion perpétuelle, incommensurable, jamais fini puisqu’on n’a jamais terminé ce long cheminement vers son être le plus profond.

Il est certain que le monde dans lequel nous vivons présentement comprend une incontestable quantité de maux et qu’il se trouve détourné de l’être fidèle au projet divin; notre implication consiste précisément à faire en sorte de modifier ce monde-ci en un monde qui devient. Pour le moment, celui qui vient nous paraît le summum de la perfection, mais lorsque nous y parviendrons, nous constaterons qu’il existe un couronnement plus éminent. D’après le Maharal, le terme exemplaire, ne saurait s’appliquer à l’homme; l’homme est un être qui aspire inlassablement à l’idéal absolu, « l’être en devenir » dirait Bergson.

L’Histoire est continuellement traversée par le souffle divin, il soutient l’homme dans ses progrès, l’aide à se hisser aux faîtes de la spiritualité et de la morale. Après avoir créé le monde, D.ieu n’a pas déserté, s’il est vrai que la Techouva résulte principalement de l’effort humain, cet effort est une exhortation au bien, soutenu par l’esprit divin qui nous apostrophe régulièrement. Raison pour laquelle, la Techouva n’a aucune équivalence avec les concepts de pénitence, de neutralisation ou d’écrabouillage de la personnalité mais un puits d’allégresse, de puissance et de plénitude. Il est cependant indispensable d’être prémuni d’une sérieuse quantité d’audace et de résolution pour s’investir dans ce chemin qui est celui du bonheur, de la lumière et de l’espoir, pour le monde intérieur de l’être, comme pour le monde universel. Ce n’est en effet qu’à travers la Techouva que l’on peut apprécier la vie dans son authentique plénitude. Cela ne signifie bien sûr pas que notre seule intention de faire Techouva soit ce seul espoir au bonheur, mais surtout l’aspiration de faire le bien et d’honorer le dessein divin. C’est aussi l’amour de la véracité et la volonté d’être lié intimement au projet de D.ieu qui constituent une assurance de bonheur pour l’humain et pour l’humanité tout entière. Celui qui possède une écoute attentive, perçoit distinctement la cacophonie de ce conflit universel entre la lumière et l’obscurité. Il s’affermit dans sa propre lutte intérieure, au travers ses propres énergies positives et négatives confinées en lui. Lorsque chacun des êtres humains, chacune des nations aura produit sa flamme particulière en participant au grand bouquet collectif de lumière, l’éclat envahira l’univers.

Par Rony Ackrich pour Alyaexpress-News