Depuis des années, l’industrie de l’importation de viande en Israël est sous surveillance étroite. Environ 10 000 tonnes de viande sont importées chaque mois sous la supervision du Grand Rabbinat, ce qui représente 56 % de la consommation de viande en Israël.

Un rapport récent soulève de graves préoccupations quant aux normes de cacheroute appliquées à cette viande. Des dysfonctionnements majeurs dans la supervision, des conflits d’intérêts et l’affaiblissement du contrôle rabbinique menacent la fiabilité du système.

Des dysfonctionnements inquiétants

Le rapport met en lumière plusieurs problèmes systémiques :

  • Absence de contrôle réel : Les inspecteurs du Grand Rabbinat ne sont pas envoyés en mission d’audit.
  • Conflit d’intérêts : Les chefs d’équipe de supervision sont choisis et rémunérés par les importateurs eux-mêmes, compromettant leur indépendance.
  • Baisse des standards : Depuis plus de deux ans, les contrôles sur place ont été arrêtés sans explication, malgré les demandes des autorités rabbiniques compétentes.

Un affaiblissement de la supervision du Grand Rabbinat

Sous la direction de Yehuda Cohen, directeur général du Grand Rabbinat, plusieurs responsables clés ont été évincés :

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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  • Le directeur du département de cacheroute
  • Le responsable de l’importation
  • Le responsable de la supervision des viandes importées

Cette décision a gravement affaibli le contrôle sur la viande importée. Le rabbin Kalman Ber a exigé la réintégration d’un responsable expérimenté pour gérer ce domaine, mais le directeur général a ignoré cette demande.

De plus, un scandale de fraude en matière de cacheroute a été signalé, mais aucune mesure stricte n’a été prise pour y remédier.

Des conflits d’intérêts majeurs

Le rapport indique que les importateurs offrent des avantages excessifs aux chefs d’équipe de supervision :

  • Salaires dépassant les 130 000 shekels
  • Vols en première classe et hébergements de luxe

Ce système entraîne des pressions économiques, poussant certains superviseurs à assouplir les exigences de cacheroute. Il est troublant de constater que le taux de viande « glatt » augmente soudainement lorsqu’un chef d’équipe est en fonction, puis chute dès qu’il est remplacé.

Des lacunes dans la formation et la supervision

D’autres problèmes ont été signalés dans les abattoirs à l’étranger :

  • Présence de shohetim (abatteurs rituels) sans certification valide
  • Non-respect des directives halakhiques concernant les défauts des animaux
  • Surveillance insuffisante : certains inspecteurs ne respectent pas les normes de cacheroute
  • Rythme de travail excessif : plus de 120 têtes de bétail sont abattues par heure, un chiffre qui met en doute le respect des règles de la shehita

Un appel urgent à la réforme

Depuis plus d’un an, plusieurs grands rabbins ont tenté d’alerter sur ces défaillances. Une réforme complète a été proposée, comprenant :

  • La désignation d’un responsable permanent pour superviser la shehita à l’étranger
  • La mise en place d’un contrôle strict et indépendant
  • L’interdiction pour les importateurs de nommer et rémunérer les superviseurs
  • Une formation rigoureuse pour les shohetim et les surveillants

Malheureusement, ces recommandations n’ont jamais été appliquées, et la situation continue de se détériorer.

Une crise de confiance

Les consommateurs doivent être informés des problèmes actuels. Même si certaines équipes font du bon travail, l’absence de supervision stricte met en péril la validité de la cacheroute de la viande importée.

Cette question est fondamentale sur le plan halakhique et ne peut être ignorée. Des centaines de rabbins ont récemment appelé à des réformes immédiates pour restaurer l’intégrité de la supervision rabbinique.

« Nous ne pouvons pas permettre que la cacheroute soit compromise. Il est temps d’agir et de rétablir des normes strictes pour garantir que la viande consommée par le public juif en Israël respecte pleinement les exigences de la Halakha. »