Ce soir, l’ancien président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tiendront une réunion stratégique très attendue, centrée sur un sujet brûlant : la menace iranienne. Alors que les tensions régionales ne cessent de s’intensifier, cette rencontre revêt une importance majeure pour l’équilibre sécuritaire du Moyen-Orient – et envoie un message clair à Téhéran : l’alliance américano-israélienne, même en dehors des cadres officiels, reste vivante et déterminée.

Pour Israël, l’Iran n’est pas une simple menace diplomatique. C’est un régime qui arme le Hezbollah au Liban, soutient le Hamas à Gaza, et progresse dangereusement dans l’enrichissement de l’uranium. Et alors que l’administration Biden semble ralentir ses pressions sur Téhéran, Trump pourrait redessiner les cartes diplomatiques dès ce soir.

Une réunion lourde de symboles

Officiellement, Trump et Netanyahu se rencontrent dans un cadre privé, à huis clos, à New York. Mais les équipes de communication des deux hommes ont soigneusement préparé cette rencontre pour en faire un moment stratégique.

D’un côté, Donald Trump, qui prépare son retour à la Maison-Blanche en 2025, veut rassurer l’électorat pro-Israël aux États-Unis. De l’autre, Benjamin Netanyahu, confronté à une guerre prolongée avec le Hamas, à des tensions dans le nord, et à une instabilité diplomatique, a besoin de rappuyer la centralité de l’Iran comme menace principale.

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Ce dialogue entre les deux hommes montre que le front contre l’Iran transcende les mandats présidentiels et les majorités politiques.

L’Iran au centre des inquiétudes

Ces derniers mois, l’Iran a accéléré son programme nucléaire, tout en continuant à tester des missiles balistiques à longue portée. Ses proxys – le Hezbollah, le Jihad islamique, les Houthis – sont devenus de plus en plus agressifs, notamment après le 7 octobre.

Israël craint qu’en l’absence de riposte claire de l’Occident, Téhéran ne franchisse un seuil irréversible vers l’arme nucléaire. L’actuelle administration américaine, bien qu’hostile à une levée complète des sanctions, évite désormais l’option militaire, au profit d’une dissuasion plus floue.

C’est dans ce vide stratégique que Trump entre en scène.

Trump : un allié fidèle d’Israël face à l’Iran

Durant son mandat, Donald Trump avait montré une fermeté rare vis-à-vis de Téhéran. En 2018, il s’était retiré de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), qualifiant le texte de “désastreux”. Il avait également fait éliminer le général Qassem Soleimani, cerveau du terrorisme régional iranien, et imposé des sanctions économiques d’une ampleur inédite.

Les dirigeants iraniens n’ont jamais oublié cette période. Avec Trump, ils savaient que les lignes rouges étaient réelles.

Ce soir, Trump pourrait annoncer publiquement son intention de rétablir une politique de “pression maximale” s’il revient au pouvoir. Une annonce qui, même avant 2025, pourrait freiner l’agressivité de Téhéran.

Netanyahu : reconstruire l’alliance sécuritaire

Pour Benjamin Netanyahu, cette rencontre est bien plus qu’un symbole. Elle s’inscrit dans une stratégie globale de repositionnement stratégique, au moment où l’Europe hésite, l’ONU condamne, et l’administration Biden cherche l’équilibre entre Israël et ses ennemis.

Le Premier ministre israélien veut rappeler que la sécurité d’Israël passe par la fermeté, pas par la “compréhension mutuelle”. Et face à un régime qui appelle ouvertement à la destruction d’Israël, il n’y a pas de place pour le compromis.

La réunion avec Trump montre aussi que Netanyahu conserve une stature diplomatique mondiale, capable de dialoguer avec les grands de ce monde, quels que soient les changements d’administration.

Une alternative diplomatique à l’isolement

Depuis plusieurs semaines, Israël fait face à une offensive diplomatique hostile, notamment en Europe, où certaines voix appellent à reconnaître un État palestinien de manière unilatérale. Dans ce contexte, la rencontre avec Trump apparaît comme une bouffée d’oxygène politique.

Elle envoie un message clair : Israël n’est pas isolé. Israël a des alliés puissants. Israël est un acteur global, qui sait défendre ses intérêts.

Et cela compte, y compris pour l’opinion publique israélienne, qui a besoin de voir que son gouvernement ne recule pas, ne cède pas, et continue à bâtir des partenariats solides.

L’Iran sous pression, mais pas encore freiné

Si les déclarations de Trump peuvent dissuader l’Iran à court terme, le danger reste réel. Les centrifugeuses tournent. Les missiles sont testés. Les proxys sont armés. Israël sait que le temps joue contre lui.

C’est pourquoi la coopération avec les États-Unis – qu’elle soit officielle ou parallèle – reste vitale. L’armée israélienne se prépare à tous les scénarios, y compris une frappe préventive contre les installations nucléaires iraniennes, si aucune autre option n’est laissée.

Un message aux pays arabes

Cette rencontre entre Trump et Netanyahu est aussi un signal adressé aux pays arabes modérés, notamment ceux des Accords d’Abraham (Émirats, Bahreïn, Maroc). Ces pays, eux aussi menacés par l’Iran, suivent de près les alliances et les rapports de force régionaux.

Voir Trump et Netanyahu réunis, unis dans un discours clair contre le danger iranien, pourrait renforcer les convergences de sécurité entre Israël et ses voisins sunnites.

Une vision d’avenir : dissuasion, pas appeasement

Le mot d’ordre de cette réunion pourrait être résumé en une phrase :

“La paix par la force.”

Israël n’a jamais cherché la guerre. Mais il ne peut pas vivre à l’ombre d’un régime qui promet sa destruction. Et Trump, contrairement à d’autres dirigeants occidentaux, comprend que la diplomatie ne fonctionne qu’avec des adversaires qui craignent les conséquences.

En réaffirmant leur convergence stratégique, Trump et Netanyahu relancent une dynamique de dissuasion réelle, là où la diplomatie molle a échoué.