Par Infos-Israel.News
Dans un revirement géopolitique qui aurait semblé impensable il y a quelques années à peine, la Syrie — ou plutôt, le régime de son nouveau président Ahmad al-Shara — envisagerait officiellement de tendre la main à Israël. Selon un rapport exclusif de la chaîne libanaise LBCI, Damas aurait formulé une série de conditions claires pour initier un processus de paix avec l’État hébreu. Et si ces revendications peuvent paraître audacieuses, elles révèlent aussi une volonté réelle de sortir du giron iranien et de stabiliser le Levant.

Un régime syrien en mutation ?
Première surprise : la reconnaissance du régime d’Ahmad al-Shara par Israël figure en tête de liste. L’homme, souvent décrit comme plus pragmatique que ses prédécesseurs, souhaite s’imposer sur la scène internationale. Cette reconnaissance israélienne, couplée à un soutien américain explicite, viendrait légitimer son pouvoir à l’intérieur comme à l’extérieur.
Or, le régime d’al-Shara a pris ses distances avec l’axe chiite, en particulier avec l’Iran et ses affiliés comme le Hezbollah libanais ou les milices irakiennes. Le message est clair : Damas ne veut plus être la marionnette de Téhéran. Et si Israël devient le garant de cette souveraineté retrouvée, l’équation devient géopolitiquement audacieuse… mais pas insensée.
Une paix contre des territoires ?
Autre exigence : le retrait israélien des territoires capturés lors de l’offensive de décembre 2024, dans la région de Quneitra et de Daraa. Pour Damas, il s’agit d’un geste symbolique et stratégique. Ces zones, bien que marginales militairement pour Israël, sont cruciales pour le prestige du régime syrien, surtout auprès de sa population.
Mais le plus inattendu est sans doute ce qu’offre la Syrie en retour : la reconnaissance officielle de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. Un tournant historique, quand on sait que le Golan est resté au cœur du contentieux israélo-syrien depuis 1967. Une telle reconnaissance reviendrait à enterrer symboliquement plus d’un demi-siècle de tensions et de revendications.
👉 Lire aussi sur RakBeIsrael.buzz
👉 Articles connexes sur Alyaexpress-News
👉 Dernières analyses sur Infos-Israel.News
Des garanties sécuritaires en échange de la normalisation
Parmi les autres points des négociations officieuses, mentionnés dans le rapport de LBCI :
- L’arrêt des frappes israéliennes sur le territoire syrien, en particulier sur les convois militaires iraniens ou chiites.
- Des mécanismes de sécurité communs dans le sud de la Syrie, afin d’éviter toute infiltration djihadiste ou chiite près de la frontière israélienne.
- Une garantie américaine sur les accords, à l’image des accords d’Abraham signés sous l’impulsion de Donald Trump, toujours actif diplomatiquement malgré son absence des plateaux télévisés israéliens.
Un soutien prudent mais visible de Jérusalem
Le président du Conseil de sécurité nationale, Tsahi Hanegbi, a présenté récemment à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense les grandes lignes d’un rapprochement possible avec Damas. Selon lui, Israël et le régime syrien actuel auraient des intérêts convergents contre l’influence iranienne croissante dans la région.
De plus, une paix israélo-syrienne permettrait à Jérusalem de concentrer ses efforts diplomatiques sur le front saoudien, où les discussions pour rejoindre les accords d’Abraham avancent à pas mesurés.
Trump en embuscade diplomatique
Interrogé par Fox News, le président Trump — qui avait déjà orchestré les accords historiques avec les Émirats, Bahreïn, le Soudan et le Maroc — n’a ni confirmé ni infirmé l’inclusion de la Syrie dans les futurs signataires. Mais selon des sources à Washington, son administration pourrait voir dans une paix israélo-syrienne une victoire stratégique contre l’Iran… et une carte électorale redoutable à l’approche de la présidentielle américaine.
📌 Pour approfondir :
Un nouveau Moyen-Orient sans la Palestine ?
Ce rapprochement entre Jérusalem et Damas ne mentionne à aucun moment la question palestinienne. Cela n’est pas anodin. Depuis le 7 octobre 2023, le paradigme régional a changé. Le Hamas est discrédité, les Frères musulmans affaiblis, et même les régimes arabes les plus conservateurs commencent à reconsidérer leurs alliances.
Israël, dans cette configuration, pourrait réussir là où les négociations d’Oslo ont échoué : intégrer pleinement au monde arabe sans faire de concessions à Ramallah.
Une paix froide mais fonctionnelle
Personne ne s’attend à une lune de miel diplomatique entre Israël et la Syrie. Mais une paix froide et durable, comme avec l’Égypte ou la Jordanie, suffit souvent à calmer les fronts. Et dans un Moyen-Orient aussi instable, cela constitue déjà une révolution silencieuse.
Israël, plus que jamais, doit saisir cette fenêtre d’opportunité — tout en gardant les yeux ouverts : la méfiance est toujours de mise, même face à un ancien ennemi qui tend la main.
.