Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a précisé lundi lors d’une réunion de la faction du Likoud qu’Israël ne va pas arrêter le blocus de Gaza dans le cadre d’un accord de rapprochement avec la Turquie.

À la lumière des déclarations du Hamas laissant entendre qu’Israël envisage l’assouplissement du blocus qui vise à empêcher l’afflux d’armes, Netanyahu a dit aux membres du Likoud : «nous avons été en contact permanent avec la Turquie depuis plusieurs mois ».

« Entre nous et la Turquie, il y a des sujets qui nous intéressent, tels que l’activité du Hamas, mais cela ne suffit pas pour nous, nous voulons nous assurer qu’il n’y aura pas de terroristes à partir du territoire turc.  »

« Ils (Turquie) ont plaidé contre le blocus de Gaza et bien sûr, nous ne voulons pas changer notre politique sur le blocus naval», a déclaré M. Netanyahu. « Même si Israël est le pays qui transfère les marchandises (pour l’) l’existence et la réhabilitation de la bande de Gaza, nous ne pouvons pas renoncer à notre sécurité ».

Les déclarations de Netanyahu viennent après que Yassin Aktay, un conseiller principal du Premier ministre turc, a donné une interview à un journal contrôlé par le Hamas et a déclaré qu’Israël avait accepté de réduire la pression sur la bande de Gaza, mais il ne précise pas comment.

Un des chefs du Hamas, Ahmed Yussouf, a récemment déclaré que l’accord scellé entre Israël et la Turquie dans la vente du gaz naturel à Ankara aura un impact sur la bande de Gaza.

« Les frères turcs » ne vont pas signer un accord qui ne comprend pas le « bien-être » des habitants de Gaza », a déclaré  Yussouf sur Ma’an Nouvelles Agence.

Le quotidien turc Sabah a également rapporté qu’Israël envisage d’alléger le blocus, mais le gouvernement israélien n’a pas confirmé de tels rapports, en disant que de telles facilités ne seront pas inclues dans l’accord.

Cependant, des sources diplomatiques ont dit que la création d’un port de mer sous surveillance israélienne permettrait l’importation et l’exportation de marchandises dans la Bande de Gaza.

Le Ministre de l’Agriculture Uri Ariel (Jewish Home) a ouvertement appelé à construire un port maritime à Gaza, même si le mouvement a été fermement opposé lorsque le Hamas exigeait suite à l’opération de protection  2014 une telle demande, mais en raison du danger grave de contrebande d’armes, cela avait été réfuté. Le Hamas essaie continuellement de faire passer des armes à feu dans des bateaux de pêche déguisés, ou dans les tunnels de contrebande et d’autres moyens.

L’entretien d’un accord de rapprochement avec la Turquie vient après des liens rompus suite à l’incident du Mavi Marmara en 2010, lorsque des soldats d’élite de Tsahal ont été contraints de monter à bord du navire turc Mavi Marmara, qui a ignoré des avertissements répétés en vertu du droit international.

Les soldats ont été brutalement attaqués par des extrémistes islamistes IHH à bord brandissant des couteaux et des barres de métal, et ils n’ont  pas eu d’autre choix que d’ouvrir le feu, tuant dix des membres de l’IHH à bord. Après une enquête, les autorités israéliennes ont découvert que le navire ne transportait pas de l’aide humanitaire, en dépit des affirmations de la flottille en tant que mission «humanitaire».

Ironiquement, le discours de rapprochement vient après que le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi dernier qu’il n’y aura plus d’échanges diplomatiques avec la Turquie, suite au ciblage de l’un de ses avions de chasse à la frontière entre la Syrie et la Turquie.