Le Premier ministre d’Israël, qui mène une guerre existentielle contre une entité islamo-nazie qui s’étend de l’Iran au Yémen, ne peut aujourd’hui marcher librement sur le sol parisien – de peur qu’un mandat d’arrêt international ne l’interpelle au détour d’une avenue chic.

Mais en parallèle, un haut responsable d’une organisation terroriste, un djihadiste avéré dont les hommes ont commis des atrocités, est reçu à bras ouverts devant le palais de l’Élysée par le président de la République, ce même pays qui prétendait autrefois incarner les droits de l’homme et du citoyen.

Pardonnez-moi, mais il ne faut pas être un grand humaniste pour ressentir de la nausée devant cette image. C’est désespérant.

La France des illusions perdues

Depuis le début de la guerre Épées de fer, Israël n’a reçu que peu de solidarité réelle de la part du président français. Malgré les déclarations contre l’antisémitisme et l’éclairage bleu-blanc de la Tour Eiffel, l’épreuve véritable est simple : de quel côté êtes-vous ?

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Mais Emmanuel Macron, fidèle à la tradition française de la « complexité », ne peut pas être franchement pro-israélien. Il doit mêler des critiques envers Israël, des accusations contre Tsahal, et même empêcher la participation d’Israël à des salons d’armement – des gestes de boycott dignes de criminels de guerre.

Et ainsi, le Premier ministre israélien est devenu persona non grata à Paris, pendant qu’un ancien cadre d’Al-Qaïda, Ahmad al-Sharaa (al-Julani), est accueilli avec chaleur à l’Élysée. Ce dernier, pourtant responsable de massacres contre des minorités syriennes, y compris des alaouites et des druzes, est désormais un invité honoré.

La tradition intellectuelle française du romantisme radical

Ce n’est pas nouveau. La France a longtemps entretenu une fascination intellectuelle pour les régimes totalitaires – du stalinisme au maoïsme, jusqu’au nationalisme islamiste. Dans les années 60 et 70, toute figure opposée à l’Occident capitaliste devenait un héros culturel. De Che Guevara aux Khmers rouges, en passant par Khomeiny – tant qu’ils défiaient l’ordre établi occidental, leurs crimes étaient pardonnés.

Ce romantisme révolutionnaire a toujours imprégné la diplomatie française. Depuis De Gaulle et son embargo sur les armes à destination d’Israël, la France s’est positionnée en « amie du monde arabe » – y compris avec des dictateurs.

Mais al-Julani n’est pas un chef d’État arabe ou un héritier du Golfe. C’est un djihadiste pur et dur, qui a dirigé des milices islamistes sanguinaires. Même si aujourd’hui il arbore un costume et une barbe bien taillée, et serre des mains à l’Élysée, il reste un terroriste.

Une gifle morale

Comment un président occidental peut-il blanchir ainsi un tel personnage ? Comment peut-il l’embrasser chaleureusement et condamner dans le même souffle Israël, seul État démocratique de la région ?

Ce n’est plus de l’hypocrisie anti-israélienne – c’est une trahison morale pure.

Il y a quelques semaines, le journaliste Amnon Lord écrivait que Macron se présentait comme le leader du monde arabe. À l’époque, cela paraissait ironique. Mais désormais, il semble clair que Macron nourrit une ambition néo-napoléonienne : devenir le protecteur des leaders arabes, y compris des djihadistes verts de l’islamisme, comme des autocrates rouges de sang.