L’Année qui part
J’ai choisi en cette fin de décembre de ne pas me lancer dans la rituelle composition d’un compte-rendu infaillible et téméraire des principaux événements de l’année sortante. La reproduction chronologique des misères authentiques, des crimes, des guerres, des luttes, des haines, des faiblesses, des mensonges, des arnaques, des controverses et surtout de la fuite de l’humanité jalonnant 2012, était suffisamment horripilante pour m’en dissuader… J’ai préféré en guise, ouvrir une nouvelle page, toute étincelante de pureté et de clarté, où l’écho de ce passé récent, mais lourd et pénible, ne pourra se répercuter.
La vieille année nous tourne doucement le dos, prend la tangente, nous quitte et tant mieux… car nul d’entre nous apparemment ne la regrettera. Elle a été amère, acariâtre, tenace de par ses appréhensions, effrayante et énigmatique. Elle nous laisse un goût acerbe implacable et indissoluble. Oublions un instant ce que nous avons appris, ou malappris, nos décisions prises suite à nos échecs ou à leur impact, et tentons plutôt de devenir nous-mêmes, à l’état original, sans les oripeaux du passé, sans la sophistication de notre dit savoir… revenons à nous-mêmes, à cet être innocent aux yeux candides, à cette nature philanthrope dont nous fûmes bénis à notre naissance et qui s’est effritée face à l’égocentrisme et la manipulation, au mensonge et à l’insanité. Essayons de nous extraire des remugles de nos fureurs, de nos fausses interprétations, de nos convictions et revenons à nous-mêmes.
A quoi donc nous a servi toute cette encre versée par des écrivains, des journalistes, des hommes de conscience et de science, des moralistes, ou simplement ceux qui sentaient un besoin déchirant de hurler au monde leur indignation, dégoût et douleur… avons-nous de quelque façon, réussi à modifier les décisions, à basculer les utopies ancrées dans chacun d’entre nous, ébranlé les piliers de l’indifférence des gouvernements, des régimes, dévié ou annulé leurs intentions et desseins néfastes… non, rien ou presque n’a été achevé, et notre frustration devant nos échecs répétés n’a qu’exacerbé notre désolation devant l’infamie, l’insensibilité, le pragmatisme criminel, car ceux qui paient de leurs vies pour des projets suicidaires ne sont toujours que les faibles, les candides, les moins équipés intellectuellement et intelligemment pour comprendre qu’ils sont les victimes, positionnées en première ligne de front.
L’histoire se répète inlassablement et nos erreurs aussi… on la croirait presque figée tant elle ne diffère que par les noms et les dates…
Chacun suit un itinéraire qu’il s’est déterminé et que rien d’autre ne semble en mesure de l’altérer alors que notre monde dit civilisé et fluctuant, se divise pour se restructurer en se lacérant et s’entre-déchirant pour des causes parfois jugées raisonnables, légitimes mais qui s’affublent du ridicule face à certaines définitions. Est-ce quelque malformation dans notre psychique qui gère nos réactions et nous empêche de n’être autres que nous-mêmes ?
Notre monde est si riche en merveilles… tentons de les découvrir. Oui, je sais qu’il est beaucoup plus aisé aux fortunés qu’aux infortunés de sortir de leur torpeur pour l’admirer et apprécier ses facettes naturelles, compliquées mais merveilleuses. Ceux qui luttent pour survivre et dont les moyens sont trop restreints, ne le verront jamais, ou passeront à côté sans vraiment l’apercevoir.
Notre monde n’a pas été conçu uniformément, Il a été crée avec ses imparités, ses riches, ses pauvres, ses puissants et ses faibles, ses savants et ses gens simples… nous ne pouvons, ni ne devons essayer de le changer. La Nature a ses raisons pour avoir décidé de modeler sa création selon ses définitions propres à elle et non à celles que nous aurions voulues ou préférées.
Imaginez un peu ce que serait ce monde si l’être humain en faisait un univers uniforme où tous mangeraient à leur faim, seraient soignés dans les mêmes hôpitaux, car c’est bien là la formule du socialisme – mouvement allant dans le sens d’une plus grande justice, celle-ci supposant une égalité de conditions ou du moins une réduction des inégalités …
La survie de ce monde, son progrès, ses objectifs sont l’essence même de ces inégalités. Une société uniforme, ne saurait survivre, ne saurait progresser, ni atteindre les niveaux et les espaces pour lesquels l’humanité entière est destinée.
De même, un régime, n’importe lequel, appliqué à la lettre est voué à l’échec, car s’il répare certains défauts, il en crée d’autres… s’il répond à certains besoins de l’être humain, il en détruit tant d’autres essentiels à la survie de la race humaine, voire de la planète entière.
Alors me diriez-vous, que faire ? Où est la solution ? Car il faut bien une solution à tous ces malheurs, à tous nos maux.
Il n’existe pas de formule magique. La Dictature, la Gauche, la Droite, la Démocratie, toutes ont leurs raisons d’être et ne se trompent pas entièrement. La démocratie frôle bien des fois la dictature lorsqu’elle est appliquée à la lettre. La droite a ses excuses compréhensibles comme la gauche d’ailleurs.
L’inconvénient provient de la quantité de démocratie ou de dictature employée. Tous les régimes existants peinent à répondre à tous les aspects du besoin, de la nécessité…que faire ? Simplement prendre une pincée de chaque régime pour former un compromis qui s’étendrait sur la majorité de nos maux.
Dans quelques jours une nouvelle année poindra et avec elle ses espoirs et ses rêves, qu’importe s’ils sont si insensés. Prions pour qu’ils s’exaucent. Prions pour plus de sagesse, plus de tolérance, de flexibilité, plus d’amour entre les hommes, car nul doute, ces voeux-là sont les plus chers de notre Créateur.
Bonne Année à tous.
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