La journaliste Ilana Dayan a choisi  de donner son avis sur un sujet politique comme la réforme judicaire dans l’emission  « Ovda » par un monologue sévère et a déclaré que le tribunal ne protégera pas les faibles si cette réforme passe.

Dirigeant son regard vers la caméra, elle espérait que les téléspectateurs ne se souvenaient pas de l’affaire du capitaine R. sauf que nous nous en souvenons…

Dans cette affaire, la Cour suprême a choisi de la protéger, elle, le côté fort de l’histoire.

Le capitaine R. était commandant de compagnie dans la brigade Golani, qui était stationnée à l’avant-poste de Girit dans la bande de Gaza. Selon l’enquête dans « Ovda », le matin du 5 octobre 2004, « une fille palestinienne innocente s’est rendue à l’école avec un sac à dos. Les soldats de l’avant-poste ont ouvert le feu sur elle, et l’ont touchée. Alors qu’elle gisait blessée, R. est venu vers elle dans un véhicule blindé et lui a tiré dessus à bout portant de plusieurs coupe de feu, les soldats ont célébré sa mort. »

En fait, il y avait un énorme fossé entre l’enquête et la réalité. Ilana Dayan a présenté le capitaine R et ses soldats comme des sanguinaires qui venaient de tuer une petite écolière comme ça sur le chemin de l’école.

Dayan a également caché des informations importantes aux téléspectateurs :

En réalité, la zone proche de l’avant-poste a été définie comme une « zone de sécurité spéciale » dans laquelle l’entrée est interdite et des instructions strictes d’ouverture du feu s’appliquent. Deux semaines auparavant, des terroristes se sont infiltrés dans l’avant-poste voisin et ont tué des combattants de Tsahal. Les services de renseignement ont envoyé des alertes concernant une attaque similaire à l’avant-poste de Girit.

Ce n’était pas une petite fille comme dit la journaliste, mais une fille de 14 ans ; Et elle n’était pas en route pour l’école – elle est entrée dans la zone interdite, alors que l’école se trouvait bien loin,  dans une autre zone, elle est peut-être venue pour commettre une attaque. Les combattants ont identifié un personnage suspect. Une alarme a été activée dans l’avant-poste et le système de sonorisation a prévenu les civils par le message  « présence de terroriste dans l’avant-poste ».

Les combattants ont ouvert le feu sur le suspect conformément aux instructions. Ils ne lui ont pas tiré dessus avec un fusil automatique.

Dayan a posté un extrait d’une  vidéo de l’avant-poste. R ne savait pas non plus que c’était une fille. On lui a dit qu’un personnage a été vu s’approcher. La fille a jeté le sac par la porte et s’est enfuie. Elle a été touchée et est tombée derrière un monticule afin que les guerriers ne puissent pas la voir. R. s’est dirigé vers la silhouette pour neutraliser le danger. Il n’a pas conduit de véhicule blindé comme l’a dit la journaliste.

Une partie de cette histoire a également été censurée par la journaliste : le soldats est sorti exposé aux tirs de snipers coté arabe. Dayan a choisi de cacher cela. Il n’a pas tiré un tas de balles sur elle, mais deux balles à distance. Le tir était en direction des tireurs d’élite.

Les combattants n’ont pas fêté sa mort. Dayan a inséré un clip de la bande de Gaza où les combattants sont vus faire la fête à un moment différent de cet évènement sans aucun rapport.

Le capitaine R a déposé une plainte en diffamation contre Ilana Dayan. Le tribunal de district a accepté la demande et a décidé que la journaliste Ilana Dayan l’indemniserait.

Dayan a fait appel devant la Cour suprême. Et qu’a fait le Suprême ? Au lieu de défendre le  capitaine R. qui etait la victime contre une journaliste forte et influente dans les médias isréliens, qui a un programme de haut niveau, la Cour suprême (avec des juges de gauche et ashkénazes)  a choisi de défendre Dayan qui a raconté de nombreux mensonges et de condamner le soldat.

Dans la loi sur la diffamation, il y a deux moyens de défense : j’ai dit la vérité et je suis de bonne foi. Pour protéger Dayan, les juges suprêmes ont « cousu » un nouveau moyen de défense qui n’existe pas dans la loi – « la vérité en son temps ».

La peur d’Ilana Dayan face à la réforme est justifiée pour elle.

Si elle calomnie à nouveau les soldats de Tsahal, il est possible que les juges suprêmes de la nouvelle reforme ne la défendront pas et ne lui « cousent » pas une nouvelle défense comme ce fut le cas. Ilana Dayan et l’affaire du capitaine R prouvent à quel point la réforme est nécessaire.