Selon le New York Post, lâancien prĂ©sident syrien Bachar el-Assad aurait Ă©tĂ© victime dâun empoisonnement Ă Moscou, oĂč il vivait en exil sous protection russe. HospitalisĂ© dans un Ă©tat critique il y a neuf jours, il aurait survĂ©cu grĂące Ă un traitement dâurgence avant dâĂȘtre renvoyĂ© chez lui. Lâaffaire provoque un profond malaise au Kremlin, embarrassĂ© par cet incident survenu sous sa surveillance directe.
Lâinformation, rĂ©vĂ©lĂ©e ce dimanche par plusieurs mĂ©dias occidentaux, confirme que lâex-raĂŻs syrien â rĂ©fugiĂ© en Russie depuis la chute de son rĂ©gime lâan dernier â a Ă©tĂ© conduit dâurgence dans un hĂŽpital de Moscou aprĂšs avoir perdu connaissance Ă son domicile. Selon les mĂ©decins citĂ©s par la presse amĂ©ricaine, les symptĂŽmes « correspondent Ă une intoxication aiguĂ« par substance chimique ».
Le New York Post prĂ©cise quâAssad a Ă©tĂ© hospitalisĂ© « dans un Ă©tat critique mais stable » avant de recevoir un traitement intensif. AprĂšs neuf jours dâhospitalisation, il a Ă©tĂ© autorisĂ© Ă rentrer chez lui, encore affaibli. Des tĂ©moins affirment que des visiteurs, notamment des officiels russes et syriens, se sont rendus Ă son chevet dans les jours suivants.
Cette affaire survient dans un contexte explosif : un mandat dâarrĂȘt aurait rĂ©cemment Ă©tĂ© Ă©mis contre Bachar el-Assad par la justice syrienne elle-mĂȘme, pour « meurtres planifiĂ©s, tortures ayant entraĂźnĂ© la mort et privation de libertĂ© ». Une accusation inĂ©dite qui marque une rupture historique avec le rĂ©gime quâil dirigeait dâune main de fer pendant plus de vingt ans.
Le quotidien turc HĂŒrriyet a rappelĂ© que Damas, dĂ©sormais contrĂŽlĂ©e par une coalition de factions rebelles et dâofficiers dissidents, cherche Ă solder le passĂ© sanglant du clan Assad. « Câest une tentative symbolique de tourner la page », Ă©crit le journal, « mais aussi un avertissement Ă ceux qui ont servi ce rĂ©gime jusquâau bout ».
Du cĂŽtĂ© russe, la gĂȘne est palpable. Le porte-parole du Kremlin sâest refusĂ© Ă tout commentaire, Ă©voquant seulement un « incident privĂ© relevant de la santĂ© dâun citoyen Ă©tranger ». Pourtant, la presse moscovite souligne que la rĂ©sidence dâAssad est situĂ©e dans un quartier hautement sĂ©curisĂ©, surveillĂ© par les services fĂ©dĂ©raux. Le fait quâun empoisonnement ait pu sây produire interroge la capacitĂ© de la Russie Ă protĂ©ger ses protĂ©gĂ©s â ou, Ă lâinverse, laisse planer lâombre dâun rĂšglement de comptes politique.
Pour de nombreux analystes, cet Ă©pisode illustre lâeffritement du vieux rĂ©seau dâalliances entre Damas et Moscou. Depuis la chute du rĂ©gime syrien, la Russie tente de mĂ©nager ses intĂ©rĂȘts au Moyen-Orient sans ĂȘtre Ă©claboussĂ©e par les crimes de guerre reprochĂ©s Ă Assad. « Le Kremlin a toujours considĂ©rĂ© Assad comme un pion utile, jamais comme un alliĂ© de confiance », rappelle un diplomate israĂ©lien citĂ© par Infos-Israel.News (infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/).
LâhypothĂšse dâun empoisonnement politique nâest pas nouvelle dans lâentourage du pouvoir russe : dâAlexeĂŻ Navalny Ă SergueĂŻ Skripal, la liste des victimes prĂ©sumĂ©es dâagents toxiques liĂ©s Ă Moscou est longue. Mais cette fois, la cible serait un ancien partenaire stratĂ©gique, protĂ©gĂ© du Kremlin durant plus dâune dĂ©cennie.
Dans les chancelleries occidentales, on observe lâaffaire avec prudence. Si Assad devait succomber, cela mettrait fin Ă lâun des chapitres les plus sombres du monde arabe contemporain. Mais sa disparition ouvrirait aussi un vide dangereux : qui reprendrait le contrĂŽle des rĂ©seaux militaires, Ă©conomiques et mafieux tissĂ©s par le rĂ©gime alaouite pendant cinquante ans ?
Ă Damas, les rĂ©actions sont timides. Certains mĂ©dias officiels se contentent dâĂ©voquer « des rumeurs hostiles propagĂ©es par la presse occidentale ». Dâautres, plus critiques, y voient le signe dâune justice immanente. « Ceux qui ont fait empoisonner la Syrie rĂ©coltent aujourdâhui leur propre poison », Ă©crit un chroniqueur du Syrian Observer.
Au-delĂ du sort personnel dâAssad, cet Ă©pisode souligne lâĂ©rosion de la sphĂšre dâinfluence russe au Levant. Le dictateur syrien, jadis pilier de lâaxe TĂ©hĂ©ran-Moscou, apparaĂźt dĂ©sormais comme un vestige embarrassant, abandonnĂ© Ă son sort. Pour IsraĂ«l comme pour lâOccident, ce recul du parrain russe en Syrie pourrait redessiner les Ă©quilibres stratĂ©giques rĂ©gionaux, notamment face Ă lâIran et au Hezbollah.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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